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Des mousses brunes retrouvées de plus en plus fréquemment commencent à faire parler de produits détergents et autres polluants en trop forte concentration dans l’Océan. Celui qui régénère l’eau de la Terre est devenu le confluent de toutes les pollutions humaines.

Nos océans regorgent de pollutions !

Entre plastiques et autres molécules chimiques, les matières nocives s’accumulent. Les facteurs polluants sont divers, et si nous voulons voir les choses changer il va falloir apprendre ce que nous devons faire autrement. Car il ne s’agit pas de « faire moins mal, il faut faire du bien », comme le dit si souvent Gunter !

L’eau de nos lessives fait beaucoup de mal. Il est temps d’interroger nos pratiques.

Gunter Pauli, le sait très bien! Il connait la détergence comme sa poche. Dans les années 90 il reprend Ecover et en fait un modèle d’économie verte. Il s’attèle à ce que les produits soient biodégradables. Bien souvent, les produits détergents sont complexes et toxiques pour le vivant.

 

La lessive peut contenir jusqu’à 25 molécules différentes.

La lessive est un produit sophistiqué qui contient entre 15 et 25 molécules, souvent issues du pétrole. Parmi les composants: les enzymes, qui digèrent les taches, ou les tensio-actifs, qui mouillent les salissures avant de les évacuer. Ceux-ci augmentent le pouvoir mouillant de l’eau, pour mieux pénétrer le tissu et les tâches.

Le tensioactif le plus ancien est le savon. Aujourd’hui, la pétrochimie est bien plus concurrentielle. Toute lessive conventionnelle en contient.

Le hic c’est que ces molécules artificielles,
se dégradent mal, voire pas du tout !

 

L’efficacité des stations d’épuration n’est jamais totale et c’est bien là un problème. Traiter la part organique est maitrisable, la part chimique, elle, est bien plus complexe. Des bactéries assurent le traitement de nos eaux, en se chargeant de dégrader les différents éléments dont elles se nourrissent. Certaines molécules ressortent intactes. Le problème est donc que nous, en tant que société, n’avons pas mis en cohérence les produits et technologies utilisés avec nos capacités de traitement. Nous ne maitrisons pas le cycle de traitement de nos déchets, tout simplement car nous ne maîtrisons pas le cycle de production.

Ce sont plus de 100 000 molécules que les bactéries de nos stations d’épuration ne peuvent dégrader!

Des ruisseaux aux océans,
c’est toute la chaîne qui s’en trouve touchée.

 

Des spécialistes de la faune observent et répertorient les espèces dans ces milieux aquatiques. Leur travail de comptage est précieux pour suivre la « santé » de nos écosystèmes.

« On sait tout de suite qu’il y a un problème lorsqu’on ne trouve ni libellule dans le secteur ni invertébrés dans le sédiment: ces petites « bestioles » sont des bio-indicateurs et leur présence ou absence dans un milieu donné, comparé à ce qu’on s’attendrait à y trouver, permet de livrer un diagnostic, un état de santé du site. »

Gwenaël David, naturaliste entomologiste,
et observateur inconditionnel
de cette « petite » faune qu’il aime tant.

« Souvent j’ai remarqué que le tronçon directement aval d’une station d’épuration est pauvre. »

Gwenaël David

Des mousses brunes sont observées en mer depuis quelques années. Ce phénomène s’amplifie avec la houle jusqu’à former une importante masse venant se déposer sur le rivage, comme cela a été observé à Biarritz en 2018. C’est un amas de protéines d’algues, de tensioactifs et autres polluants…

« Ca fait 10 ans qu’on fait des analyses de ces mousses brunes, de la côte Basque jusqu’au bassin d’Arcachon. Il y a une augmentation très nette de la concentration en tensioactifs dans ces mousses. »

Christian Boireau, de l’association France Nature Environnement

Les tensioactifs contenus dans ces mousses brunes portés par le vent viennent brûler la végétation, jusqu’aux arbres eux-mêmes.
En 1999, l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), a conclu à la nocivité de ces molécules pétrochimiques non dégradées dans nos écosystèmes. L’institut affirmait que la phytotoxicité des tensioactifs serait un problème environnemental majeur, auquel il faudrait trouver une solution sans tarder.

C’était il y plus de 20 ans ! Alors comment changer nos pratiques ?

Tout est dans la nature !

Tout d’abord, l’eau a déjà un pouvoir nettoyant. En pénétrant les fibres du vêtement, elle retire poussières et transpiration. Ajouter la lessive en petite quantité pour un linge peu sale, et à dose normale lorsque celui-ci est tâché.

Pour ce qui est de l’odeur, nous nous sommes habitués, voire conditionnés, à estimer que le linge est propre, lorsqu’il sent « bon ». Les industriels rivalisent d’ingéniosité pour nous séduire grâce à l’arôme qu’aura le linge une fois dans nos armoires. Nous arborons des senteurs artificielles sur notre peau et pensons sentir « le propre ».

Le soleil et son action purifiante

Ses rayons ultraviolets tuent les bactéries et les virus. Le linge ainsi exposé, ressort frais et sain. L’ozone contenu dans l’air a le même effet.